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L’Agence pour la diffusion de l'information technologique (Adit) devrait signer son cinquième LBO aujourd’hui sur la base d’une valorisation de 820 M€, selon nos informations. Le groupe spécialisé dans l’intelligence stratégique et l’assistance opérationnelle affichant 480 M€ de chiffre d’affaires et 64 M€ d’Ebitda 2024 travaillait avec Lazard sur le remodelage de son capital depuis plusieurs mois, comme l’ont révélé à tour de rôle Les Echos, L’Express ou encore La Lettre. Le tour de table est donc arrêté avec douze investisseurs qui vont se partager le capital aux côtés du management. Les nouveaux entrants vont miser 270 M€, a-t-on appris, pour s’emparer de 50 % du capital. Ces derniers sont principalement Covea d’un côté et le tandem UI Investissement et MACSF de l’autre. Ces deux blocs devraient chacun s’emparer d’un peu moins de 20 %. Ils sont entourés trois family offices lié à la famille Louis Dreyfus : Impala, Stags et Florac, ainsi que deux fonds, Weinberg Capital Partners, qui avait mené le deuxième LBO en 2015, et Isalt, qui intervient via le FSP.
Réinvestissement des historiques
L’autre moitié du capital va être contrôlé, d’ici le closing attendu pour cet automne après les procédures usuelles, par les actionnaires actuels. Selon nos informations, le management emmené par Philippe Caduc va détenir environ 7 % des titres. Sagard (l’actuel actionnaire de référence avec 44 % du capital), Parquest, et Amundi PEF vont conserver une participation un peu plus d’un quart du capital. Enfin, Bpifrance va renforcer son poids pour passer de 11 % à 15 %. Au-delà de la banque publique d’investissement, l’Etat est présent au capital d’une des filiales de l’Adit, DCI, via l’APE qui détient 34 % de cette société. Acquise pour 250 M€ l’an dernier, cette entreprise est spécialisée dans la formation des armées, notamment sur l’utilisation des équipements militaires vendus par les industriels tricolores de la Défense, comme Dassault avec le Rafale. Pour le levier, les parties ont décidé de renouveler leur confiance aux fonds actuels : Tikehau, Five Arrows, Eurazeo et CIC Private Debt, qui devraient être rejoints par Capza. L’unitranche arrangée dans le cadre de ce cinquième LBO devrait tourner autour des 375 M€ et permettre de contribuer au financement du développement futur de l’Adit.
Croissance principalement organique
Le business plan table sur un quasi doublement de taille d’ici 2030. Cette feuille de route comprend des croissances externes qui pourront venir compléter l’offre du groupe. Celle-ci se répartie entre cinq pôles : intelligence stratégique et éthique des affaires, affaires publiques et communication, sécurité et gestion des risques, appui opérationnel au commerce international, et enfin conseil et soutien dans les domaines de souveraineté. Notamment endossé par DCI, cette dernière business unit génère actuellement la moitié des revenus du groupe. Mais si des acquisitions pourront être menées – le groupe en a acté une dizaine durant la dernière décennie -, l’essentiel du plan de développement repose sur la croissance organique. Cela contraste avec le cycle du quatrième LBO. Entamé par Sagard en 2019 pour une valorisation de 120 M€, celui-ci a fait la part-belle aux build-up, avec des opérations comme Antidox ou Mind Technologies, en plus de DCI. « L’Adit est porté par le contexte géopolitique très tendu, où les dépenses militaires des États repartent à la hausse, juge une source proche du dossier. Au-delà de l’activité défense, cet environnement renforce les services du groupe aux yeux des entreprises pour sécuriser leurs investissements, notamment à l’étrangers. » Comptant une vingtaine d’implantations dans le monde, l’Adit emploie 2 000 personnes dans le monde et sert 1 000 clients, groupes du CAC 40, fonds d’investissements, conseils juridiques et financiers ou encore organisations publiques.