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HighCo se sépare de 41 % de son chiffre d'affaires. Le groupe coté de communication pour les distributeurs et les marques finalise la cession de High Connexion, sa filiale lyonnaise dont l'activité de fourniture de SMS promotionnel, transactionnel ou tout simplement conversationnel semblait éloignée de la sienne. Le cédant détenait 51 % de l'entreprise qu'il avait créée en 2008 avec Bruno Laurent. L'opération prend la forme d'un Bimbo porté par le fonds lyonnais Albarest Partners, signant la première ligne de son véhicule Albacap 2 dont la levée se poursuit - 85 à 90 M€ ont été recueillis à date pour un objectif à 110 M€ - après un closing initial en décembre. Bruno Laurent, 62 ans, réinvestit significativement dans la new co - plusieurs millions d'euros sont évoqués - mais passe la main à Guillaume Guttin, un entrepreneur ayant fait ses preuves dans la régie publicitaire sur des supports peu orthodoxes ou « médias tactiques » (sets de table, sacs à pain, dans les parkings...) via le groupe Ooh my ad ! / Com'Unique.
Build-up en ligne de mire
La transaction, annoncée le 19 mars, voit Albarest faire une place à Bpifrance, et à Carvest (Crédit Agricole Régions Investissement), l'un des souscripteurs de son fonds. Le trio prend une participation proche de 75 % et le sponsor est seul majoritaire grâce à un ticket de fonds propre de 11 M€ . « Nous avons préféré nous associer car High Connexion constituait un morceau un peu gros pour notre fonds small cap, dans la mesure où nous pouvons monter jusqu'à 15 M€ mais voulions garder des réserves en cas de financement de build-up », commente Édouard Malandrin, président fondateur d'Albarest Partners, dont le conseil M&A Charles Caunésil lui a présenté Guillaume Guttin. Sans avoir lancé de processus de vente intermédié, HighCo discutait avec plusieurs prétendants industriels ou financiers. Le montage comprend une dette senior classique en deux tranches auprès de Caisse d’Epargne Rhône-Alpes, Crédit Agricole Centre-Est, Neuflize OBC et Banque Postale.
60 M€ de volume d'affaires pour 9 M€ de marge brute
High Connexion est valorisé par ce Bimbo au-delà de 35 M€, selon nos sources. L'entreprise de 27 salariés basés au siège d'Oullins, au sud de Lyon, avec de petites équipes à Paris et Aix-en-Provence, affiche officiellement 60,18 M€ de chiffre d'affaires, correspondant en réalité davantage au volume d'affaires. Son modèle économique repose en effet sur de l'achat de numéros auprès d'opérateurs télécoms et leur facturation aux entreprises clientes. Sa marge brute réalisée par cette activité, considérée comme ses véritables revenus, s'élève à 9 M€. Il y a dix ans, High Connexion s'était essayé à la croissance externe, rachetant l'italien Kdev, avant d'intégrer finalement l'activité en France et de fermer l'année dernière la filiale transalpine. Le nouvel actionnaire majoritaire n'a pas l'intention de tourner la page des acquisitions, bien au contraire, même si d'autres acteurs ont eux aussi pris le chemin de la consolidation en Europe, à l'image du britannique Commify, constitué par Hg Capital à partir d'Esendex, de l'italien Mobyt et du français SMSEnvoi entre autres, détenu par ECI Partners depuis deux ans. Ou encore du français Tofane Global issu de KPN et soutenu depuis sept ans par Ciclad et Trocadero Capital, et du norvégien Link Mobility. « Il existe une bonne dizaine de cibles potentielles entre 5 et 15 M€ de chiffre d'affaires, et nous regardons déjà des choses à l'étranger comme en France », glisse Édouard Malandrin.
Statut d'établissement de paiement
Si High Connexion aurait longtemps vécu sur des appels entrants, le prestataire répond depuis peu également aux appels d'offres. Parmi ses clients se trouvent de grosses PME, ainsi que des collectivités et des acteurs de la santé (CHU et Doctolib entre autres). L'établissement de paiement agréé par l'ACPR travaille aussi sur les collectes de dons aux associations. Il compte par ailleurs pousser ses pions auprès des régies publicitaires. Son offre de services inclut les SMS marketing, de confirmation de rendez-vous, validation d'identité ou de paiement, sans oublier le protocole de messagerie enrichie RCS (Rich Communication Services), évolution du SMS.