
©Argos Index mid-market / Epsilon Research
L’Argos Index atteint son niveau le plus bas depuis 2017. Mesurant les multiples de valorisation médiane des transactions réalisées de 15 à 500 M€ dans la zone euro, il s’établit à 8,7x l’Ebitda au troisième trimestre 2025, en recul pour la troisième fois consécutive. La France ne pesant pour à peine un quart de l’échantillon, la baisse est imputée au niveau d’incertitude généralisée sur les économies, aux conséquences de la guerre commerciale et ses paramètres changeants et à la capacité des entreprises à s’adapter. « Quand il s’agit de prendre des décisions lourdes, les acteurs économiques sont plus prudents, reportent des décisions ou ajustent les valorisations à la baisse. Toutefois, la tendance baissière des valorisations observée depuis plusieurs trimestres est aussi liée à l’évolution des taux longs, qui ont progressé cette année, de 41 points de base pour les taux à 10 ans européens », analyse Louis Godron, managing partner chez Argos Fund, qui a abandonné le Wityu précédemment accolé à son nom. La courbe était pourtant orientée à la hausse il y a un an, avec un redressement de marché en volume et une forme de reprise en valeur. L’Argos Index était de 9,5x pour la même période en 2024.
Une stabilité des volumes
Dans une tendance de valorisations à la baisse, les volumes demeurent significatifs. Les LBO restent bien représentés, avec 15 % des transactions. Les fonds viennent réanimer le marché plutôt dans le haut du mid-market, puisqu’ils contribuent à 30 % des opérations en valeur. Ils paient en médiane des multiples de 9 fois l’Ebitda, légèrement au-dessus de la moyenne long terme de l’indice à 8,8x, dans un contexte de levée de fonds difficile pour les GPs et une pression accrue des LPs sur la liquidité. Les multiples payés par les acquéreurs stratégiques reculent de 12 % à 7,7x, en-deçà de la moyenne historique long terme. La part des transactions réalisées à moins de 7 fois l’Ebitda augmente fortement, pesant 28 % en volume, quand celle au-dessus de 15 fois l’Ebitda diminue drastiquement pour 7 % des opérations. « La baisse des valorisations peut donner des idées de se positionner à l’achat. Les entreprises européennes ont démontré leur résilience face aux chocs incessants, Covid, inflation, prix de l’énergie, guerre en Ukraine, tariffs. Beaucoup d’opérations restent néanmoins en suspens, en attente de davantage de visibilité. Il ne manque pas grand-chose pour que beaucoup de choses se passent », philosophe Louis Godron.






